Les 10 erreurs du Coach

Bonjour Isabelle Legueurlier, vous êtes Coach depuis 17 ans, et vous formez des coaches dans votre OF CapRésilience depuis 2007. Vous supervisez, ceux que vous avez formés, comme ceux qui viennent d’autres formations. Vous faites partie des pionnières dans ce domaine, et vous avez une vision de ce métier des plus complètes :

 IMG_6072bis Bonjour,

Je commence effectivement à connaitre ce métier dans ces avantages et dans ces travers (rires). Je me suis moi-même bien planté au début de mon activité et c’est ce qui m’amène à accompagner des coaches aujourd’hui pour leur permettre, non pas « de ne pas faire d’erreur » mais plutôt d’éviter les erreurs les plus emblématiques, ou d’en apprendre quelque chose. J’ai répertorié quelques items qui pourraient mettre les coaches dans une posture inadaptée, par exemple :

Penser que tout le monde a besoin d’un coach ou d’un coaching
Alors oui… Mais non ! Il est évident que, ce que nous avons, nous coaches, appris pendant notre formation, le confort que nous avons acquis grâce à la mise en place de ce métier, les belles rencontres avec des clients que nous faisons tous les jours, l’expérimentation de nos outils sur nous-même… Effectivement nous aimerions que tous les gens partagent notre chemin… mais nous ne sommes pas des sauveurs et chacun est au moment de son évolution qui lui convient ! Ou dont il se sent capable… Parfois, il est plus simple de rester dans une situation plutôt que de bouger… La fameuse « zone de confort inconfortable que l’on connait ». Donc beaucoup de personnes pourraient avoir besoin d’un coaching mais pas forcément envie.

Penser que tout le monde est prêt à vivre un coaching
Ce n’est pas un format plus simple qu’un autre, il n’est pas moins intime plus superficiel que la thérapie par exemple … Non… Le coaching est impliquant, la personne va devoir travailler, se dépasser, modifier sa perception des évènements, se reconnecter à l’essentiel, prendre quelques risques à tester des différences qui feront la différence… Alors si une personne hésite à prendre un contrat, peut-être que cette personne perçoit toute l’implication qu’elle va devoir y mettre, et que, pour l’instant, il ou elle a besoin de temps et de réflexion. Plus vous dites à quelqu’un qu’il a besoin, et moins vous êtes dans votre posture de coach.  

Chercher à convaincre son client de vos convictions sur le monde
Oui, nous avons quelques postulats que nous transmettons à nos clients, et ces règles vont très certainement les aider à vivre mieux les changements qu’ils souhaitent mettre en place… Par exemple, les coaches pensent que les objectifs du client peuvent se concrétiser, que le client a toutes les ressources en lui pour atteindre ses objectifs… Mais parfois le client pense qu’il ne va pas y arriver parce qu’il lui manque une ressource, ou que ce n’est pas pour lui mais pour d’autres, que c’est trop beau… Dans ces cas, il est important de prendre le temps de questionner le client sur le bien-fondé de ce qu’il pense, ce que nous appelons les origines perdues, voire de lui demander des preuves que l’autre possède les ressources et pas lui, de vous justifier que c’est « trop beau » et que concrètement il n’y a pas droit… Mon superviseur me disait toujours : « Si tu veux embarquer un client dans ton monde, il faut d’abord que tu visites son monde ! »

Chercher à faire avancer à tout prix son client
Le coaching et les changements qui jalonnent ce voyage peuvent générer des craintes, des baisses de motivation, des espaces de non-confiance… Le coach se doit d’être patient ! C’est un travail important, ce qui se passe en séance n’est pas le seul moment pour avancer, voir même, c’est surtout quand le client repart qu’il commence à bosser… Pas d’obligation de décision pour votre client, donnez-lui la possibilité de « ne rien faire de différent, et juste de repenser à la conversation que vous venez d’avoir avec lui, quand le problème se présente » entre 2 séances… Juste pour voir si cela donne une autre perception du problème… Ce qui serait déjà une belle avancée ! Souvent, plus le coach est tranquille avec l’avancement de son client, plus le client fait le job.

Remplir le temps d’une séance avec du blabla
Si vous avez la sensation que vous discutez de la pluie et du beau temps, si vous abordez un sujet qui n’a rien à voir avec le contrat de départ, que le temps de parole dans une séance n’est pas équitable (le coach parle plus que le client), que vous êtes en train de redire la même chose qu’il y a 10 minutes ou qu’à la séance précédente… Vous êtes certainement en train de remplir ! Vous avez la possibilité de dire à votre client ce qui se passe : « on est sorti du sujet de départ, en quoi c’est important de parler de cela… » ou «  cette conversation est très intéressante mais revenons à notre travail » ou « nous reparlons de ce que l’on se disait déjà la dernière fois, nous pouvons faire un break plus long entre 2 séances pour que vous ayez le temps de faire ce que vous avez décidé, qu’en dites-vous ? » ou  « j’ai la sensation, mais peut-être je me trompe, que notre travail arrive à sa fin et que vous avez tout en main pour continuer votre chemin tout seul, qu’en pensez-vous ? » Et… Laissez-le décider de la suite

Travailler à la place du client entre 2 séances
Au début de ma carrière, je préparais mes séances… Au sortir de la séance je notais ce que je souhaitais faire à la prochaine, entre les 2 je repensais encore à d’autres options, et juste avant je reprenais ma fiche pour proposer un exercice dès le début de la séance… Mon client avait bougé à sa façon entre 2 séances, et le travail que j’avais préparé ne servait à rien… En étant supervisée, je me suis aperçu que j’avais peur… Peur du silence, peur d’être jugée sur un manque d’implication de ma part… En revanche, vous pouvez évidemment réfléchir à ce que vous aimeriez poser comme question s’il vous reparle d’un sujet, vous pouvez revisiter votre comportement lors de la séance et voir si vous pouvez améliorer quelque chose dans votre posture, vous pouvez lors de vos supervisions préparer des options possibles en fonction des différents comportements potentiels que votre client aura eu entre 2 séances… Mais ne préparez pas de façon stricte vos séances, tout simplement parce que vous ne retrouverez pas votre client, là où vous l’avez laissé… Et c’est plutôt bon signe !

Considérez que le coach est le seul expert du duo Coach-Client
Alors oui, le coach est expert mais pas sur tout ! Il l’est en ce qui concerne le type de questions à poser, la reformulation la plus fidèle possible des mots de son client, il peut donner des éclairages différents sur ce que le client explique grâce au recadrage conversationnel, il fait le diagnostic de la situation, identifie le frein interne et choisi (ou pas) de faire faire un exercice ou une tâche ou un protocole, il est gardien du temps, celui de la séance, celui devant être consacrer au contrat complet, et le délai entre chaque séance… Et le reste appartient au client !
Son objectif et les moyens qu’il a imaginé pour y arriver, la façon dont il a bâti son problème, les décisions qu’il prend pour sortir de la situation… ou pas… le type de solutions ou de ressources qu’il va choisir… ou pas… le fait de faire les tâches données entre 2 séances… ou de ne pas les faire… le fait d’avancer très rapidement … ou pas… Bref, le client fait ce qu’il y a de mieux à faire pour lui-même et parfois ce n’est pas la même chose que ce que le coach aurait imaginé.

Pensez que le coach est neutre
Ce que nous explique le client est souvent émouvant, impactant, intéressant… Et le coach ne peut éviter d’être touché. Toute la question est : que faisons-nous de ces résonnances ? Première idée : ne pas chercher à être neutre ! C’est impossible ! Nous sommes naturellement empathiques et nous avons choisi ce métier pour le lien que nous tissons lors d’un contrat. Deuxièmement, ne surtout pas faire un lien avec soi… le client ne sera pas aidé de savoir que vous avez vécu quelque chose de similaire ou que vous avez déjà rencontré cette situation chez un autre client… Le coach peut simplement dire de façon très abstraite ce qui se passe, sans détail, par exemple : « mon client explique une situation que j’ai rencontré, et qui résonne fortement encore en moi… que je l’ai vécu ou pas, que je m’en sois sorti ou pas, peu importe… Je vais prendre en compte que je suis touché et parler de ce que la personne doit ressentir dans la situation : J’imagine que ça n’a pas dû être simple à vivre, le contexte semble complexe, l’univers a mis sur votre route des évènements difficiles… » En fait le coach émet des hypothèses qui ont toutes les chances d’être vraies pour la personne en face. Le coach peut compatir avec ce que son client vit dans la situation.

Prendre mal un feed-back désagréable
Réceptionner du feed-back est très désagréable ! Et quand c’est un client qui le donne, il ne le fait pas toujours de façon bienveillant et élégante… En même temps, peut-être n’a-t-il pas appris à donner du feed-back… Donc quelle que soit la forme, le client fait un cadeau au coach ! Inutile de se justifier, de monter sur nos grands chevaux, de s’en vouloir à postériori, de se dévaloriser… La seule réponse à donner à son client est : « Je vous remercie de me l’avoir dit et je vais travailler à dessus… La seule question intérieure à se poser est : Comment je me sers de ce « cadeau mal emballé » pour m’améliorer. Evidement qu’un superviseur sera à ce moment-là particulièrement aidant pour avancer.

Oubliez que le coaching est un business
C’est une activité avec 3 domaines de compétences à développer : La conduite du contrat avec le client, l’après contrat avec tout ce qui concerne la facturation et le respect des lois juridiques et comptables, et la compétence indispensable : La commercialisation des prestations et le développement de l’activité. Oui, il faut présenter vos prestations, les défendre parfois, les commercialiser régulièrement… Vous ne pourrez pas échapper à cela !
Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article « Les 7 points pour vendre du coaching » ou nous appelez au 06 74 53 01 57.

Merci de votre lecture et à bientôt

Isabelle Legueurlier
Dirigeante de CapRésilience.fr

 

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